Interview: Photographers: Didier Michalet & Karen Firdmann (France)
Parlez-moi de vous
En couple à la ville comme derrière l’objectif, Didier Michalet ET Karen Firdmann formant
un duo complémentaire, Didier est plutôt derrière l’objectif et Karen prend en charge toute la post production. Il élaborent en commun tous les projets et les réalisent en inter-action. Ils gagnent un temps précieux en terme de faisabilité et cela leur permet développement créatif.
Comment et quand avez-vous commencé la photographie?
Didier a commencé comme photographe de plateau pour le théâtre et la danse même si c’est un milieu dont il s’est très vite éloigné, il en garde une technique d’éclairage et un sens du mouvement . Karen, son goût pour le dessin et la photographie la suit depuis l’adolescence. Après un diplôme d’architecte d’intérieur, elle devient designer autodidacte, sa rencontre avec Didier la décide à unir leur sensibilité.
Quel est votre but dans la photographie?
Rencontrer des gens, raconter des histoires, mettre en scène et idéaliser le monde
Que représente pour vous la photographie?
Une technique pour s’affranchir du réel tout en utilisant le réel
Comment votre travail ce différencie-t-il des autres?
C’est toujours difficile de se comparer et de se ramener aux autres ; pour nous, la post production est aussi importante que l’acte photographique, elle est un vecteur créatif essentiel. Ce n’est pas nouveau, Philippe Haslman dans les années 60 disait déjà 50% de l’image s’élabore après la prise de vue...
Où puisez-vous votre inspiration?
Surtout à la période de la renaissance du 15ème siècle ; des artistes comme Edouard Manet Francis Bacon, Egon Shiele et des photographes comme Robert Franck, Déborah Turbeville et Francesca Woodmann. Le cinéma, l’histoire, la mythologie...
Est ce que vous préparez vos images à l'avance?
Oui, une longue préparation : repérages, tests lumière, recherches iconographiques... Mais on peut tout bousculer et tout changer au dernier moment.
Travaillez- vous vos photos et décrivez votre travail de post production?
Oui, la post production prend une part importante dans l’image : couleurs, matières, composition, réintégration, découpages, multiplication...
Quel est votre préférence location ou studio?
Pas vraiment de préférences, tout dépend de la finalite, par contre on aime bien reconstituer des éclairages de studio en extérieur, pas toujours simple !....
Quels sont les endroits et les sujets qui vous interpellent le plus?
Les femmes... les grandes, les petites, les maigres, les grosses, les vieilles, les jeunes, ... les femmes, les femmes....
Qu'est ce que vous voudriez absolument photographier?
Réaliser un film.
Quelle est la chose la plus importante que vous avez appris au fil des ans?
Didier : la patience.
Karen : une remise en question perpetuelle
Quels sont vos projets futurs ou à court terme?
Une exposition dans une galerie (prévue en Janvier prochain) ; l’édition d’un livre, si tout va bien, cet automne.
Avez - vous encore un message pour les modèles?
C’est un métier très court dans le temps, une bonne raison pour ne pas en perdre (du temps), ne jamais oublier que c’est un métier, un vrai métier !
Didier Michalet & Karen Firdmann
https://www.didier-michalet.com/
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https://www.facebook.com/didier.michalet
CHARLES
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OLIVIA DESSELIN AGENCE VIP
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DEBORAH AGENCE NEXT MILANO
MAKE-UP VALÉRIE DUMONT
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CLARA & CHARLES AGENCE ELITE
MAKE-UP AUDREY EBEYER
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CLARA AGENCE ELITE
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FANNY BELLADONNA AGENCE VIP
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FANNY BELLADONNA, CHARLÈNE, SACHA STORK ET VINCENT
AGENCE VIP
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FIONA, PASCAL ET SAM AGENCE VIP
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BARBORA AGENCE FOCUS MODELS
MAKE-UP SILVY KAZANDJIAN
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MARIE MARTIN
NO MAKE-UP
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CHARLÈNE PEREILLAT
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SYLVIA
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EMMA & DELPHINE AGENCE HOURRA
MAKE-UP OPHÉLIA MILLET
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DIDIER MICHALET X KAREN FIRDMANN PHOTOGRAPHIE
«Nous présentons un ensemble de travaux de Didier Michalet et Karen Firdmann issus de la photographie de mode. L’approche des photographes exerçant cette discipline est souvent sujette à caution... Face à cela, DMKF s’est engagé dans des recherches critiques portant à la fois sur la mise en spectacle de l’objet, du corps de la femme ainsi que sur la relation que peuvent entretenir des faiseurs d’image avec une société axée sur la fétichisation de la marchandise et le profit que peuvent en tirer les marchés. Tous les marchés, celui de l’Art n’étant pas exempt de toute suspicion.
La guerre est déclarée sur ces sujets, largement débattus depuis les années 70 : le corps comme champ de bataille idéologique, les «femmes, femmes sur papier glacé», ceux-ci semblent se réactiver de façon spectaculaire à un moment où le règne de la marchandise semble être illimité. Dès lors, quelques questions pertinentes se posent pour ces photographes : Comment peut-on, quand on est chargé de «faire vendre coûte que coûte» conserver une faculté de création autonome ? Quel espace de liberté peut occuper cette création ?
Dans quelle faille du «système mode» peuvent-elles se glisser ? Etc... Autant de réfl exions ne suscitant aucune réponse immédiate mais un débat ouvert sur la création d’Images. Autant de préoccupations que devrait avoir tout créateur, tout artiste...»
«...Par cette production d’Images, DMKF nous renvoie aux questions suscitées par la société de consommation qui, n’étant plus à défendre, règne en maître sur la pensée de l’individu contemporain. Du sexe, de l’objet prêt à porter, des friandises et même du phantasme, on ne distingue plus dans ces images ce que l’on doit consommer. Le désir excité jusqu’à l’écoeurement ne sait plus à quel saint se vouer, sinon à celui chargé de sacraliser cette forme sociale et économique de boulimie. Les couleurs gaies et «tendances», le cadrage, l’organisation formelle sobre et rigoureuse des objets – le tout servi par une mise en scène d’une somptueuse efficacité – n’arrivent cependant pas à contrebalancer le malaise que les modèles (Images miroir de nos addictions) nous font partager par leurs regards tristes et résignés. Allez, c’est dit, il en faut pour tout le monde et à chacun selon ses désirs s’exprimant comme des manques dans une société d’abondance fragile.
A chacun ses goûts amers persistant dans des bouches gavées où se «mâchouille» la servitude volontaire...»
La mode est un «milieu» et tout milieu confine au système, un monde à part se refermant sur lui-même mais laissant de temps en temps s’échapper, le temps du «défilé de mode», un ersatz de liberté fait de paillettes et de strass. Telle est la part du rêve que veut bien montrer, aux acheteurs potentiels, le «système mode».
Avec cette série, DMKF nous promet une réflexion sur l’image du corps véhiculée par la mode, où le «corps mannequin» n’est qu’une marchandise que vont se disputer, en amont du défilé de mode, les différents acteurs du système. Ce corps pourrait ne pas être là. A cela près que le vêtement doit être montré en action. Tel est le sens du défilé de mode : «Voici le prêt-à-porter, porté !»; l’acheteur ne doit voir que lui, d’où un corps neutre, effacé, jamais souriant, avenant, s’exhibant voire moins, se montrant. La personne est ici réduite à une fonction de portemanteau ambulant, de petit cheval famélique au corps diaphane, évanescent et transparent, en voie de disparition.
Si la mode ne fait pas encore appel à des robots, c’est tout bonnement parce que le spectateur/acheteur doit pouvoir encore vaguement s’identifier à une «mère porteuse». Le défilé de mode est un rituel de sacrifice où le corps d’une personne laisse la place à un «corps mannequin» appartenant là encore à une série. Mais par la volonté de DMKF, qui incontestablement aime les femmes, ces corps restent, malgré leurs stigmates, beaux, élégants et désirables... mystère de l’amour. Cependant, DMKF ne fait pas de cadeau et, dans l’image de ces corps sacrifiés, scarifiés, surgit la cicatrice comme trace mémorielle, inscrite dans le corps, de la loi du «système mode».
Komen